Que lire pendant les vacances ? Quid d’un ouvrage intelligent et fin à l’inimitable humour British ? Si vous appréciez les Monty Pythons et le sarcasme à l’anglaise, ce joyau du management est pour vous !

C’est le premier ouvrage que l’on m’ait conseillé. J’étais chez McKinsey depuis quatre mois à peine et en mission au bout du monde quelque part dans un fond d’investissement d’Abu Dhabi. Un des dirigeants du fond, un quadragénaire néerlandais dont j’ai oublié le nom et le visage, me parle de la loi de Parkinson. J’admets ne pas connaître. Il s’en étonne et s’en amuse : « You’re into management, you have to know the Parkison law! »


Curatus est une initiative pour faire lire aux professionnels plus d’ouvrages… professionnels. Lisez le manifeste. C’est aussi une sélection d’excellents livres pros regroupés au sein du Guide Curatus. Et une maison d’édition qui édite par exemple les Règles du jeu professionnel. Rejoignez le mouvement !


J’ai eu du mal à trouver une copie de l’ouvrage de Cyril Northcote Parkison, l’économiste anglais professeur à Singapour, aucun lien avec la maladie. A l’époque, Internet était moins bien fourni qu’aujourd’hui. Il s’intitule Parkinson’s Law, and Other Studies in Administration et contient notamment le texte publié en 1955 dans la revue The Economist. Vous avez peut-être déjà croisé la formulation la plus courante de la loi de Parkinson : « Work expands so as to fill the time available for its completion. General recognition of this fact is shown in the proverbial phrase: It is the busiest man who has time to spare. »

L’ouvrage aurait pu figurer au sein du Guide Curatus des meilleurs livres business dans une section « oldies ». J’ai hésité. Mais il a vieilli, ne présente pas de méthodologie applicable et vaut finalement surtout pour son humour décapant et ses quelques traits de brillance distillés au sein de dix courtes histoires.

Que pouvez-vous espérer y trouver ?

  • Une explication de pourquoi les organisations humaines ne cessent de croître et pourquoi tout le monde veut en permanence recruter, indépendamment de la charge de travail réelle. Brillant, passionnant et drôle. Tout le monde devrait avoir lu le premier texte : Parkinson’s Law.
  • Une analyse sur l’importance du choix de ses voisins lorsque l’on s’assoit en réunion. Êtes-vous assez tactique dans votre approche du plan de table ?
  • Une réflexion sur les raisons qui nous poussent à discuter des heures sur des sujets à faible enjeu (mais que nous comprenons) et à prendre des décisions à très fort enjeu financier en quelques minutes (parce qu’ils nous dépassent). C’est lumineux et peut changer votre vision des discussions en comités. J’observe ce biais de comportement chaque jour à haut niveau dans les organisations.
  • Une analyse documentée sur le nombre idéal de membres dans un comité. La réponse est sans surprise : neuf. Mais le benchmark international et la tentative de formulation d’une loi mathématique générale est tordante. Beauté de l’humour anglais : on ne sait pas toujours quel passage est sérieux et quel passage est fantaisiste.
  • Une approche joyeusement provocatrice du recrutement. Si les pratiques ont vieilli, l’idée de rédiger une offre d’embauche qui, au lieu d’attirer au maximum, rebute tout le monde sauf l’oiseau rare, est intéressante. Vos descriptions de poste sont-elles trop vendeuses et vous attirent-elles trop de candidats ? Devriez-vous donner moins envie ?
  • Mais aussi des considérations architecturales, une analyse des comportements des gens importants dans les cocktails mondains, une critique de la paralysie induite par les jeux politiques ou encore une version revisitée des règles de progression de carrière qui pourraient inspirer une prochaine réforme des retraites.

Bref, les dix courtes histoires sur à peine plus de cent pages sont trop fantaisistes et trop peu applicables de nos jours pour appartenir à la sélection Curatus. Mais elles restent suffisamment divertissantes et pour certaines suffisamment brillantes pour faire réfléchir et représenter une bonne lecture de vacances.

Je vous le recommande donc !

A lire à l’heure du thé avec des petits gâteaux… et peut-être un nuage de lait.


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