Tout est disponible tout le temps ou presque. Notamment la culture et la création intellectuelle : livres, films, podcasts, contenu vidéo, musique, images, bandes dessinées, peinture, théâtre, concerts enregistrés…
En cumulant YouTube, Google Images, la médiathèque de notre ville, un Kindle et quelques abonnements de type Deezer ou Netflix souvent sous 10 euros par mois, nous avons accès à presque tout pour presque rien. Ne vivons-nous pas une époque formidable ?
Dès lors, la ressource rare est l’allocation de notre temps. Qu’allons-nous regarder ? Qu’allons-nous écouter ? Qu’allons-nous lire ? Faisons-nous le bon choix ? Quand on a accès en permanence à presque toutes les options, prendre une décision plutôt qu’une autre devient un défi presque effrayant. Choisir, c’est renoncer.
C’est le sujet de l’ouvrage Paradox of choice de Barry Schwartz. L’auteur explique pourquoi avoir trop d’options peut paradoxalement être néfaste. Il propose aussi quelques méthodes pour se libérer de l’angoisse d’avoir à choisir quand on a systématiquement peur de ne pas faire la meilleure sélection.
Dans cette ligne directrice, je collectionne les guides de qualité. Ceux qui référencent les meilleures options et peuvent m’aider à faire mon prochain choix en connaissance de cause. C’est plus difficile qu’il n’y paraît : de nombreux top100 et hit-parade sont de qualité médiocre ou ne nous conviennent pas.
Voici une sélection de mes guides préférés, quels sont les vôtres ?
Dans les domaines culturels
Les chemins de l’essentiel, par Jacques Attali. Celui qui a occupé pendant près de dix ans le bureau voisin de François Mitterrand a eu ensuite une carrière éclectique. Dans cet ouvrage, il partage son top100 de tout ce qu’il faut avoir lu, vu écouté et tenté dans sa vie. Un guide d’une grande érudition dans ce monde de surchoix permanent.
Les sélections de Frédéric Beigbeder. Notamment Dernier inventaire avant liquidation, une critique des 50 titres préférés des français au XXème siècle selon les auteurs de Le Monde. Et Bibliothèque de survie, un recueil de cinquante articles parus dans Le Figaro Magazine pour faire l’apologie d’ouvrages littéraires sulfureux. Le premier inventaire dresse une bonne liste de classiques. Le second rassemble plutôt des écrivains maudits. Chaque curation se révèle intéressante et de qualité.
555 disques de 1954 à 2014, le hors-série n°30 du magazine Rock&Folk. Une liste chronologique de 555 albums qui ont marqué l’histoire du rock&roll accompagnée d’une courte explication quant à l’importance de l’œuvre et son contexte. C’est parfois un peu pointu mais cela fait une bonne liste où piocher quand on cherche quoi écouter.
Guide de la musique, une initiation par les œuvres, de Gérard Denizeau, chez Larousse. Ce court ouvrage référence peu d’œuvres, mais sans fausses notes. Tout y est excellent et j’y ai découvert plus d’une perle dont j’ignorais l’existence. Un grand merci à l’auteur dont la très longue bibliographie prouve qu’il est un curateur dans l’âme. Bravo !
Les 1001 œuvres classiques qu’il faut avoir écoutées dans sa vie, chez Flammarion. Cette encyclopédie de la musique classique européenne en vaut une autre. Pour les aficionados d’opéra, de ballet et de musique symphonique, c’est une solide liste qui permet de découvrir des valeurs sûres et les meilleurs interprètes.
La sélection du club300 d’Allocine, à retrouver en ligne sur le site Internet éponyme. Les films sélectionnés ont reçu une bonne critique auprès des 300 spectateurs que le site a identifiés pour avoir des avis plus structurés et plus réfléchis que la moyenne. Les commentaires de ces amateurs éclairés permettent de se faire une idée.
Le Guide Vert, le Lonely Planet et le guide du Routard quand je suis en voyage. Le premier pour son érudition, le second pour sa praticité et le troisième pour ses avis tranchés. Le coût de trois guides est souvent modique par rapport au budget des vacances. Ils se complètent bien ; et quand ils concordent, c’est que le plan est bon !
Le monde des idées
Les 500 premières conférences TED. Les vidéos de l’association au slogan « ideas worth spreading » ont eu impact majeur sur la diffusion des idées. Avoir une idée forte défendue sur un format court par quelqu’un de compétent qui a répété pour être intéressant. Quelle différence avec d’autres supports ! Avec le temps et le nombre, on peut percevoir une baisse de qualité. Il y en a aujourd’hui des milliers. La limite à 500 est arbitraire.
Les 200 premiers épisodes du Podcast Generation Do It Yourself. Matthieu Stefani a la gentillesse d’enregistrer ses longues discussions avec des entrepreneurs, artistes et sportifs. Comme il les choisit bien et qu’il leur laisse beaucoup de temps pour s’exprimer, on y rencontrer en profondeur des personnes exceptionnelles. Il y a forcément dans la liste dans les invités avec qui vous paieriez cher pour un déjeuner de deux heures. Eh bien ! C’est possible et c’est gratuit.
Les achats
Le site UFC Que choisir, à retrouver en ligne sur le site Internet. Si le magazine éponyme a récemment réalisé une étude sur la gamme de produits qui vous intéresse, ils ont souvent été bien plus loin que nous ne pouvons le faire dans la comparaison factuelle des différentes options. C’est l’occasion de leur faire confiance.
Boire et manger
Le Guide Hachette des Vins, éditions Hachette. Les professionnels du monde viticole semblent s’accorder pour dire que la procédure est ce qui se fait de mieux en termes de dégustation à l’aveugle, d’aptitude des dégustateurs et d’honnêteté des résultats. Il paraît que la vie est trop courte pour boire du mauvais vin…
L’application Yuca, sur les stores d’application mobile. Scanner le code barre d’un article permet en une seconde d’avoir un avis sut la composition du produit. Notamment sur ses qualités nutritives et sur les additifs qu’il contient. Quitte à manger quelque chose de malsain, autant savoir ce que l’on fait. Et si c’est sain, tant mieux.
Et vous, quels sont vos guides de référence ?