Je vous propose ici une liste de marques de vêtements de qualité pour homme en France et sur Paris en 2025. Elle est forcément personnelle, biaisée et inscrite dans un lieu et un temps. Ici, il s’agit bien d’une curation, mais pas de livres. CuratusWear en somme.

Je l’écris en réaction à plusieurs faits d’actualité concommitants. L’indignation face à SHEIN qui s’installe au BHV alors que plusieurs grandes franchises de prêt à porter tombent face à la montée du ecommerce et aux cosommateurs accusés de préférer les vêtements à bas prix en provenance directe de Chine. Une interview de Sam Altman au sujet de ChatGPT et OpenAI qui déclare que si l’intelligence artificielle détruit des emplois, peut-être que ces emplois n’étaient pas en fait de « vrais » emplois. C’est-à-dire qu’il est possible que dans quelques décennies ans, on se félicite de leur disparition plutôt qu’on ne s’en désole. Et aussi l’ouvrage « Gouvernez autrement ! » de Pascal Demurger, le directeur général de la MAIF, dont une des sections de conclusions propose : la sobriété, passer du « toujours plus » au « beaucoup mieux ». Ainsi que l’essai non concluant dans une boutique de vêtements pour enfants pas tout à fait bas de gamme d’un très beau manteau dont un des boutons pressions est resté dans les mains de la vendeuse. « Défaut de confection a-t-elle annoncé ». Dans la même marque l’année précédente, nous avions dû faire changer une fermeture éclaire très bas de gamme qui avait cassé vite parce que cette marque – malgré ses prix – ne semble pas vouloir se fournir chez YKK pour cet élément pourtant majeur.

Voici un longue introduction pour dire à la fois que je suis persuadé qu’il faut acheter mieux les vêtements. Il faut acheter des vêtements de meilleure qualité plus durable. Et presque toujours, cela coûtera moins cher. Nous aurons des vêtements plus élégants, fabriqués plus près de chez nous avec des impacts carbones plus faibles. Nous serons sobres et heureux pour une budget moindre. Remplir ses armoires de « fast fashion » revient cher à la fin de l’année. Et je suis également persuadé que de nombreuses marques grand public de prêt à porter ont déçu. Beaucoup d’entre elles ont vendu à des prix pas négligeables des vêtements achetés très peu cher en Asie, offrant finalement peu de service et une qualité pas démontrée. Si ces marques font faillite aujourd’hui, c’est qu’elles n’ont finalement pas de clientèle fidèle et qu’elles ne parviennent pas à démontrer leur avantage compétitif – ou plus simplement leur rapport qualité-prix – par rapport à simplement acheter au hasard sur Internet. C’est cruel, mais c’est le jeu de la compétition.

Et il suffit pour s’en concaincre plus avant d’écouter par exemple Nicolas Santi-Weil raconter l’épopée de la marque The Kooples au micro de Matthieu Stefani dans l’épisode 405 du Podcast GDYI. On le trouve ici. On peut l’écouter comme une belle histoire entrepreneuriale courageuse. On peut aussi y voir une vaste opération marketing qui consiste surtout à créer une demande artificielle pour une marque de vêtements où tout est marque et image, financée par une famille fortunée spécialiste de ce type d’opération. Certes, c’est parfaitement légal et personne ne tue ni n’arnaque personne, c’est juste du business. Pour autant, on peut comprendre que le consommateur se lasse et décide finalement d’acheter en ligne très peu cher en direct de Chine, ce qui n’est jamais que la version moderne du « magasin d’usine », un concept plus que centenaire. Au moins, quand on achète en direct de Chine, on est sûr de court-circuiter le marketing. C’est toujours cela de pris !

Il existe pourtant des sociétés de vêtements qui font bien leur travail. Des magains qui proposent des pièces de qualité de manière consistante, ou qui du moins tentent de le faire. Ceux-là ont des clients fidèles. Ils sont souvent plutôt en haut de la gamme de prix, mais si on fait son calcul au bout de quelques années, on en sort probablement gagnants.

Voici une liste glanée avec le temps.

Les éducateurs

Bonnegueule. Je ne suis pas sûr de leur avoir jamais acheté quelque chose, mais ils poussent la technicité textile très loin et leur guide a participé à m’ouvrir les yeux.

La qualité durable

Saint-James. Certains de leurs basiques atemporels sont du genre qui vous enterre. Choisissez bien les vêtements que vous y achetez, parce que parfois vous les portez encore vingt ans plus tard.

Samson. Leurs costumes sur mesure sont d’une qualité rare. J’ai presque toujours regretté mes constumes en prêt à porter. Je n’ai pas toujours été satisfait de certaines enseignes de costumes sur mesure. J’ai toujours été complimenté sur ceux qui venaient de Samson rue Tournon. Merci.

Victoire. Un magasin multi-marque dont je suis forcé de reconnaître l’excellente curation.

Aigle. Une marque qui ne fait pas complètement n’importe quoi. Pour les manteaux lourds et les bottes notamment.

Les petites séries avec vente sur Internet

Ateliers particuliers. Peu d’offre, mais un vrai effort pour faire de belles choses.

Asphalte. Peu d’offre, mais un vrai effort pour faire de belles choses. Leurs sneakers blanches sont très bien. Mon podologue – qui ne connaissait pas la marque – m’a en fait en les voyant l’apologie technique alors que je ne lui avais rien demandé.

Les spécialistes d’un type d’objet

Velva Sheen (T-shirt). Le secret le mieux gardé des T-shirts mondiaux. Des T-shirts tubulaires qui restent intacts après lavages. Difficile ensuite de mettre quoi que ce soit d’autre comme T-shirt.

Racer 1927 (gants ski et moto). Une marque française centenaire qui fait de vrais belles choses durables. Je les ai découverts à une époque où mes gants de ski de marques chères – mais made in China – me duraient à peine une semaine. Leurs gants m’ont fait vingt ans. Merci !

Archiduchesse. Pour les chaussettes.

Les spécialistes d’un secteur.

Tropicalfeel. Pour le matériel de type backpack. Leurs chaussures tout terrain qui peuvent prendre l’eau et sèchent en un clin d’oeil sont remarquables.

Liste à continuer !


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