Faisons simple en nous intéressant d’abord à une seule page. Il faut bien commencer quelque part. Voici quelques règles simples pour se retrouver dans le labyrinthe de possibilités qu’ouvrirait la réponse « ça dépend… »
Les règles qui suivent forment une sorte de « format standard ». Au-delà de ses qualités de lisibilité, suivre un format standard permet de gagner un temps précieux lorsque plusieurs personnes travaillent sur un même document ou lorsque vous assemblez un nouveau document à partir de plusieurs anciens.
Au sein de votre équipe, un accord de principe implicite existe-t-il quant au format standard ? Gagneriez-vous à le rendre explicite ? Les documents sont de plus en plus partagés en ligne. De nombreuses personnes peuvent en modifier les pages. Si chacun a ses règles et ses préférences… ne risquez-vous pas l’anarchie ?
Voici deux questionnaires qui proposent des règles de base. Ils couvrent d’abord la forme de la planche et ensuite le fond. Choisissez une slide sur laquelle vous travaillez en ce moment. Et faisons-la passer ensemble au grill de ces deux checklists successives.
C’est parti !
#01 – Soignez le titre, le sous-titre et la source
Un titre en haut à gauche. Par exemple police 22 si vous écrivez en 16, soit 6 points au-dessus de votre police de texte. Le titre décrit la planche. Il peut être précédé d’une lettre ou un numéro si cela aide à se repérer dans un long document.
Pas du tout (- -) (-) (=) (+) (++) Oui, clairement
Un sous-titre facultatif grisé sous le titre. Par exemple police 18 : idéalement une taille inférieure au titre, mais supérieure au corps de texte. Le sous-titre donne des informations complémentaires. Peut-être les unités ou la période de temps.
Pas du tout (- -) (-) (=) (+) (++) Oui, clairement
Une source en bas à gauche. Par exemple police 10. La source indique d’où viennent les éléments sur la planche et cite les références. Les notes de bas de page facultatives sont au-dessus de la source.
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#02 – Respectez l’emplacement de chaque élément
Les éléments récurrents toujours au même endroit. Par exemple toutes les légendes sont en haut à droite.
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Des transitions stables d’une page à l’autre. Par exemple les titres sont toujours exactement au même endroit avec la même police. Rien ne semble « sauter » en se décalant légèrement quand on passe les pages.
Pas du tout (- -) (-) (=) (+) (++) Oui, clairement
De l’espace blanc est laissé sur chaque bord. Cela laisse le contenu respirer et est agréable à l’œil. Comme une photographie encadrée. Aucun élément n’est trop proche des bords.
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#03 – Utilisez une police sobre et uniforme
Une seule police de caractère est utilisée. Arial ou Helvetica par exemple. C’est un choix sobre qui passera partout. Renseignez-vous sur ce qu’est un sérif et préférez une police sans sérif, elle paraîtra plus moderne.
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Une seule taille de police utilisée pour le cœur de la planche. C’est-à-dire pour tout le texte de la page sauf les titres, les sous-titre, les légendes, la source et les éventuelles notes de bas de page. Ces cinq éléments peuvent avoir des tailles de police différentes du corps du texte. Tout le reste est à la même taille.
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Seules les tailles de polices paires sont utilisées. De préférence 10, 12, 14, 16, 18 ou 20. Cela peut paraître artificiel, mais limiter le choix vous fera gagner du temps.
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#04 – Ecrivez dans une langue agréable
Le texte est concis. Chaque mot est précis et utile. Les phrases longues ont été remplacées par des phrases courtes. Cherchez à diviser par deux la longueur des phrases. On y parvient presque toujours.
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Le texte est autoportant. Les sigles et acronymes sont explicités au moins une fois. Les mots techniques sont définis. Le jargon est expliqué. La page serait compréhensible seule et sortie de son contexte. Vos lecteurs vous en seront reconnaissants.
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La langue est correcte. Faite passé la corecteur autamotique d’orrhografe et de grammarie. Puis faites une relecture à froid. Chaque erreur diminue inutilement votre crédibilité.
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#05 – Montrez des données élégantes et intelligibles
Chaque graphique a un titre. Il décrit le sujet du graphique et cite les données utilisées.
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Les unités sont indiquées après le titre. Elles sont par exemple séparées d’une virgule et écrites en gris. Elles sont indiquées en toutes lettres et abrégées seulement s’il manque de la place.
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Le titre est souligné sur la largeur du graphique. Un trait noir sous le titre va de la gauche du graphique à la droite du graphique.
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#06 – Choisissez les couleurs pour aider la lecture
Le texte est écrit en noir sur fond blanc. Cela facilitera la lecture. Blanc sur un fond très sombre peut fonctionner aussi. Et le titre des pages peut être de couleur si le format le requiert.
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Les couleurs utilisées sont légendées. Chaque couleur a un sens. Les légendes expliquent ce sens. Aucune couleur n’est utilisée sans être légendée.
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Chaque couleur utilisée correspond à sa connotation. Par exemple le vert est souvent perçu positivement et le rouge négativement. Le choix des couleurs aide la compréhension.
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#07 – Alignez les éléments pour l’esthétique
Les objets sont alignés entre eux. Sur la gauche, en haut, à droite et en bas. Ils ont la même largeur ou hauteur s’ils sont les uns à côté des autres. La page est agréable à l’œil.
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Les objets sont espacés de manière équilibrée. Notamment en largeur et en hauteur. Cela donne une impression d’ordre et de beauté. Voire si possible de luxe, de calme et de volupté.
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Le texte est aligné à gauche dans les zones de texte et les blocs. Les alignements centrés ou à droite sont très rares. Voire inexistants. Et le texte est aligné en haut dans les zones de texte ; jamais au milieu.
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#08 – Dirigez l’attention
Les lignes pointillées séparent des sujets. Elles aident la lecture en permettant de comprendre qu’un élément est séparé d’un autre. Elles sont presque toujours horizontales.
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Des phylactères attirent l’attention. Ils indiquent une remarque qui détourne quelques secondes l’attention du message principal. (Note : un phylactère est une bulle de bande dessinée)
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Les formes pointillées marquent l’incertitude. Vos lecteurs les percevront inconsciemment ainsi. Les formes et éléments en pointillés sont présentés comme moins sûrs que ceux en traits pleins.
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#09 – Soyez efficients pour gagner du temps
Le nombre d’objets est limité. Faites un seul graphique plutôt que quatre si c’est possible. Et limitez le nombre d’objets pour faciliter la lecture et pour accélérer les inévitables mises à jour futures.
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Les superpositions sont gérées. Si des objets sont superposés, c’est-à-dire qu’il faut jouer avec la fonction « mettre à l’avant ou mettre à l’arrière », ils sont positionnés pour que l’on puisse cliquer facilement dessus.
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Chaque objet est utile. Si un objet peut être retiré de la page sans altérer sa qualité et son sens, alors il doit être retiré. Une page standard n’a aucun objet inutile. Bonus : intéressez-vous au concept du rasoir d’Ockham.
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Checklist de fond d’une slide
#01 – Commencez par un bon titre
Parlez avec le titre. Faites passer un message. Racontez quelque chose. Tirez une conclusion. Faîtes une synthèse plutôt qu’un résumé. Evitez les titres neutres et statiques à moins de souhaiter écrire une page d’annexe qui manque d’intérêt pour le lecteur.
Le titre passe un message. Il fait la synthèse de la page ou donne une conclusion.
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Le titre se suffit à lui-même. On pourrait ne lire que lui et comprendre le sens du discours.
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Le titre comprend une seule idée. S’il en comprend deux, pensez à faire deux pages.
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Liez le titre à la planche. Les éléments cités dans le titre doivent être facilement identifiables sur la page. Sinon, pensez à changer le titre ou à changer l’illustration.
Chaque mot du titre est choisi avec soin et a un sens précis qu’un synonyme n’aurait pas.
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Les mots et chiffres du titre sont instantanément reconnaissables sur la planche qui l’illustre.
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Supprimer un seul mot du titre ferait perdre un élément utile à la compréhension.
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#02 – Facilitez la lecture
Attirez le regard. Mettez votre planche à deux mètres de vous. Que voit-on en premier ? Où commence la lecture ? Mettez en valeur l’endroit où l’œil doit se poser.
Un élément au moins attire l’œil (ou j’assume que rien n’est spécifiquement intéressant).
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« Un seul élément attire le regard (ou j’assume que plusieurs objets se livrent une compétition pour l’attention des lecteurs).
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Le choix des couleurs est en cohérence avec l’élément qui doit attirer l’attention.
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Dirigez le regard. Comment le regard doit-il se déplacer ? Combien de mouvements de l’œil sont-ils nécessaires ? Créez un sens de lecture et simplifiez si possible le chemin à parcourir.
Je connais les règles classiques de lecture des affiches publicitaires et la page les utilise.
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Dans l’ensemble, la lecture de la planche commence en haut à gauche et finit en bas à droite.
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Je pourrais dessiner les mouvements des yeux nécessaires pour lire. Ceux-ci suivent un déplacement logique que la majorité des lecteurs empruntera sans peine.
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#03 – Soyez explicites et précis
Utilisez les mots du dictionnaire. Ce que l’on conçoit bien s’énonce clairement, et les mots pour le dire arrivent aisément. Soyez clairs, c’est un signe que la pensée est juste.
Les sigles et acronymes, mêmes évidents, sont tous écrits en toutes lettres au moins une fois.
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Les termes techniques sont explicités en note de bas de page. Il y a des lecteurs néophytes. (On s’affranchit de ce point à ses risques et périls. Nous pensons souvent que notre présentation est destinée à un public averti qui comprend le jargon. En fait, c’est très rarement 100% vrai)
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Des mots du dictionnaire ont remplacé le jargon et les éventuels mots entre guillemets.
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Soyez précis dans les sources, les dates et les unités. C’est une obligation dans le monde académique. Et cela vous permettra d’identifier d’éventuelles erreurs avant vos lecteurs.
Les sources sont citées en bas de la page avec assez de précision pour les retrouver si besoin.
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Les éventuels éléments de temps sont indiqués explicitement, par exemple l’année, le mois ou la date.
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Les éventuelles unités de mesure sont indiquées explicitement, notamment pour les quantités.
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#04 – Anticipez les réactions
Prévenez les chocs inutiles. Imaginez que quelqu’un de très mal intentionné et très agressif lise votre planche. Pourrait-il se mettre très en colère ? Si oui, revoyez le choix des mots.
Les adjectifs sont systématiquement remplacés par des chiffres afin d’être indiscutables.
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Les phrases sont descriptives et factuelles ; les éventuels jugements seront portés à l’oral.
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Je serais à l’aise à voir cette planche sortie de son contexte ; et même publiée dans la presse.
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Vérifiez les éléments surprenants et répondez aux questions prévisibles. Les conclusions étonnantes sont 9 fois sur 10 une erreur et 1 fois sur 10 une découverte passionnante. Dans les deux cas, vérifiez deux fois plutôt qu’une ! Et si certains chiffres et certaines affirmations posent des questions qui brûlent la langue… répondez-y avant qu’elles ne soient posées.
Je sais ce qui pourrait surprendre. J’ai vérifié que c’est en effet exact et la page le mentionne explicitement.
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La planche anticipe les questions les plus évidentes et les réponses s’y trouvent déjà.
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Les mots « autres », « etc. » et les points de suspension ont été précisés, car ils attirent les questions.
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#05 – Multipliez les lectures pour être irréprochable
Relisez les chiffres et les détails. Contrôlez que les chiffres sont exacts et que les calculs sont justes. Vérifiez les détails peu visibles. Il y a tant d’erreurs sur les planches des autres…
Les totaux des chiffres présents sont systématiquement indiqués et les calculs sont justes. J’ai refait les calculs pour m’en assurer.
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Les ordres de grandeur sont cohérents. Les totaux cadrent avec des références connues et vérifiables.
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J’ai relu la source, les notes de bas de page, l’éventuel sous-titre et les légendes.
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Multipliez les regards. Il est difficile de se relire soi-même. Vérifiez votre contenu à froid ou avec l’aide de quelqu’un. Ou lisez la slide à haute voix : cela aide à débusquer les anomalies.
J’ai relu ma planche à froid ; c’est-à-dire au calme quelques heures après l’avoir écrite.
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J’ai fait relire ma page par un œil neuf, par exemple mon voisin de bureau, un collègue ou un ami.
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Je me suis entraîné à présenter ma planche à haute voix devant un miroir ou en m’enregistrant.
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